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Les familles attendent que les équipes vétérinaires soient leurs conseillers funéraires.

Un article de recherche paru en Décembre 2020 de Cooney et al. explore les attentes des familles lors de la prise en charge de la fin de vie et des soins de l’animal décédé.

Un article de recherche paru en Décembre 2020 de Cooney et al. explore les attentes des familles lors de la prise en charge de la fin de vie et des soins de l’animal décédé.

Cette importante étude américaine (2043 répondants) met en évidence la confiance qu’ils ont dans les équipes vétérinaires en termes de recommandation, d’organisation et de traçabilité du corps. De même, le soin apporté au corps et les actions d’au-revoir et de mémoire (recueillement, prise d’empreinte, prélèvement de touffe de poil, …) sont, selon ces répondants, dévolus aux équipes vétérinaires. Enfin, la préparation du corps et sa conservation respectueuse, constituent pour ces familles, des moments clefs dans leur relation à leur animal.

Sans surprise, l’implication des familles dans la qualité de vie et le bien-être de l’animal sont corrélés positivement avec l’attente de prestations funéraires respectueuses de leurs liens. Les croyances spirituelles ou religieuses contribuent elles aussi à l’attente d’une prise en charge (euthanasie, respect du corps, outils mémoriaux) de qualité.

L’usage d’un sac plastique de type sac poubelle n’est acceptable que pour 15,8% des répondants, quel que soit leur genre ou croyance.

Pour plus de 80% des répondants, un contenant spécifiquement dédié au corps de l’animal décédé (housse sanitaire, cercueil, …) est attendu par les familles.

Le temps est aussi un facteur clef : Les opérations de fin de vie (préparation, choix funéraire, euthanasie, recueil auprès de l’animal, …) sont essentielles pour 78% de ces répondants qui espèrent une préparation précoce avant l’euthanasie, parfois même lorsque l’animal est en bonne santé (15,6%).

L’équipe vétérinaire est la plus qualifiée par les familles pour répondre à ces questions, à plus de 94% par rapport aux autres professionnels de l’animal, y compris par rapport aux professionnels funéraires (73%).

Les familles attendent aussi des informations précises sur le devenir du corps en clinique vétérinaire (69% des répondants) et le parcours de leur animal au crématorium (63%). 84% des répondants estiment que les équipes vétérinaires doivent connaître l’opérateur funéraire qui leur est recommandé.

Sur le plan financier, 19,2% des familles estiment que le travail funéraire des vétérinaires doit être « généreusement compensé »et 62% estiment que ces opérations funéraires justifient une compensation financière « appropriée ».

Cette étude majeure met en évidence que les équipes vétérinaires reçoivent toute la confiance des familles dans la gestion de leur animal et de leurs émotions à ce moment sensible de leur vie commune. Effectivement, ce sont les équipes vétérinaires qui peuvent, durant la maladie, avant la mort, prendre le temps d’organiser les dispositions funéraires de leur animal. Éclairer, guider, organiser le choix des familles fait partie de notre mission de soignant. Nul autre professionnel de l’animal ne reçoit un tel capital confiance. Nul autre professionnel est en contact avec l’animal et la famille à l’occasion du décès. Nul autre professionnel de l’animal peut être le maitre de cérémonie lors du décès. Ces missions de conseiller funéraire, de maître de cérémonie, de préparation et conservation de l’animal sont précieuses pour les familles qui acceptent de rémunérer les services rendus s’ils répondent à leurs attentes.

Bien entendu, nous devons organiser nos agendas et notre charge de travail pour répondre à ces attentes. Nous n’avons pas le monopole de ces soins funéraires sur l’animal qui vient de décéder mais nous sommes les professionnels les plus à même pour aider les familles à ce moment précis. Est-ce que ces actes font partie de notre métier, nous qui promettons de soigner la vie ? Si nous nous référons au Serment de Bourgelat, nous agissons car « la fortune consiste moins dans le bien que l’on a que dans celui que l’on peut faire » .

Et lorsque la mort arrive, les familles ont besoin de recevoir du bien. Nombre de ces actes peuvent être réalisés avec cœur par les assistants de nos cliniques. Ne nous en privons pas, ces professionnel•les ont de vraies compétences dévouées, empathiques lors de ce moment. Oui la préparation de la famille, la prise en charge de la fin de vie, la prise en charge du corps et des émotions de la famille font partie de nos missions. Vincent Dattée Docteur Vétérinaire Cooney KA, Kogan LR, Brooks SA, Ellis CA Pet Owners’ Expectations for Pet End-of-Life Support and After-Death Body Care: Exploration and Practical Applications Topics in Companion An Med 43 (2020) 100503 http://dx.doi.org/10.1016/j.tcam.2020.100503 L’article cité dans ce billet est consultable et téléchargeable en accès libre sous licence sur https://tinyurl.com/BlogACJanv21

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